Céramiste et animatrice d’ateliers poterie
Audrey Bourdageau
J’ai été pendant plusieurs années animatrice nature spécialisée en milieu forestier. C’est dans la forêt, en creusant sous mes pieds que j’ai découvert cette matière qui m’anime aujourd’hui, l’argile. Et c’est aussi dans cette nature que j’ai développé ma sensibilité aux choses simples, l’air, l’eau, le feu et la terre.
Aujourd’hui je suis céramiste et je m’inspire de cette nature pour produire des objets en terre cuite. Je suis sensible aux différentes couleurs naturelles de l’argile. Je travaille avec une dizaine de terres différentes, beige, noir, rouille, violine… Mes décors sont souvent inspirés de planches botaniques ou de manuels naturalistes.
J’exerce aussi, avec passion, le métier d’animatrice d’ateliers poterie. J’aime transmettre ce que je découvre, apprends ou que l’on m’a enseigné.
Mon travail de céramiste
Ma production est orientée vers la fabrication de pots bonsaï et d’objets décoratifs pour la maison.
Pour les pots bonsaï ce qui me passionne c’est la recherche de nouvelles couleurs et textures. Je fabrique moi-même mes émaux à l’aide d’oxydes naturels que je pèse, dose, mélange. C’est un travail méthodique qui demande beaucoup de patience et de concentration qui ne laisse pas de place au hasard.
Les objets décoratifs que je fabrique sont également uniques (cache pot, galets, formes abstraites). Cette autre pratique, à l’inverse, laisse une place prépondérante au hasard.
Ma formation
Je suis rentrée dans le domaine de la création par le biais de la pratique des arts plastiques. J’ai étudié et pratiqué cette discipline à l’université puis aux Beaux Arts.
Je me suis formée à la céramique et au modelage par tâtonnements et expérimentations et auprès de plusieurs potiers/céramistes/sculpteurs que je remercie ici chaleureusement :
Céline Durand, Véronique Loyer, Bruno Ronzier, Mathieu Liévois, Dalloun, Edith Reillon, Eva Filiszar, Marc Uzan, Kéré Dali, Virginie Boitiau, Catherine Le Baron, Julie Poiron.
Céramiste et chercheuse
J’aime travailler sur la question de la porosité de la matière. Ainsi je peux cuire mes poteries à haute température pour fermer la terre et la rendre ingélive. A l’inverse je cuis certains de mes objets à basse température, ce qui laisse la terre ouverte. La fumée peut alors imprimer son passage lors de cuissons dites d’enfumage que je réalise en extérieur.
Je travaille le grès que je cuis entre 850° et 1280° dans un four électrique, un four à gaz ou tout simplement au milieu d’un feu de bois.
Four haute température
J’utilise ce four électrique pour monter jusqu’à 1300 degrés. Il faut compter 10 à 12 heures de cuisson par cuisson. Plusieurs cuissons sont parfois nécessaires pour un même objet. Ce mode de cuisson me permet de travailler les émaux de grès.
Four papier
Exercer le métier de céramiste me permet d’expérimenter au quotidien. Pour certaines de mes créations, je construis un four éphémère à l’aide de perches de bois, de papiers (affiches publicitaires) et de barbotine (recyclage de terre sous forme de boue). La cuisson et le refroidissement durent 2 journées et 1 nuit entière.
Cuisson au gaz
Avec ce four à gaz et des bidons métalliques, je réalise des cuissons en extérieur. Je monte la pièce à 900°, puis je la sort pour la plonger dans divers combustibles (papiers journaux, herbes sèches…).
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